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Les drapeaux chinois ne sont montés qu’à mi-hauteur ce matin en Chine, sur tous les bâtiments officiels en hommage à Li Keqiang, l’ex-premier ministre mort le 27 octobre d’une crise cardiaque. L’homme d’Etat, encore en poste en mars, a été incinéré et ses cendres entreposées au cimetière révolutionnaire de Babaoshan, à Pékin, où sont enterrés les héros de la révolution et les dirigeants du Parti communiste chinois (PCC) depuis l’établissement de la République populaire de Chine, en 1949. Des photographs diffusées par les médias d’Etat montrent le président Xi Jinping présenter ses condoléances aux proches de Li Keqiang. Son inhumation, sept jours après sa mort, marque la fin d’un hommage modeste de la half de l’Etat et du Parti pour l’ancien numéro deux chinois, qui a vu son rôle progressivement réduit à celui d’administrateur par le tout-puissant dirigeant Xi Jinping.
L’hommage à un premier ministre est naturellement plus modeste que celui prévu pour un chef d’Etat et du Parti communiste, comme Jiang Zemin, qui avait reçu un hommage nationwide et les honneurs d’un discours de Xi Jinping après son décès, à la fin de 2022. Mais après une carrière dans l’ombre de Xi Jinping, la discrétion des médias, pour un dirigeant encore en poste il y a huit mois, paraît inappropriée pour de nombreux Chinois qui ont voulu rendre hommage eux-mêmes au « premier ministre du peuple ». Ces derniers jours, des milliers de personnes se sont rendues devant sa maison familiale à toit de chaume, dans un village de l’Anhui, à l’ouest de Shanghaï, et devant son ancienne résidence à Hefei, la capitale provinciale, ainsi que dans le Henan et le Liaoning, deux provinces qu’il a gouvernées, pour y déposer des bouquets de chrysanthèmes.
Les hommages à l’ex-numéro deux chinois sont aussi l’event pour certains d’exprimer leur frustration à l’égard du numéro un, Xi Jinping, qui a progressivement verrouillé tous les leviers du pouvoir depuis son arrivée au sommet, à la fin de 2012. Sur les réseaux, une vidéo a été largement diffusée : on y voit Li Keqiang affirmant dans un discours que les réformes économiques et l’ouverture de la Chine sur le monde sont un processus irréversible, « de même que le Yangzi et le fleuve Jaune ne peuvent pas s’écouler en arrière ». Cette phrase, prononcée en 2022, après deux ans et demi de fermeture des frontières chinoises et alors que le pays multipliait les confinements, avait des allures de vœu pieux, et c’est sans phantasm que les internautes chinois la reprennent aujourd’hui.
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